Femmes en politique

FEMMES EN POLITIQUE : ENTRE EGALITE REELLE ET EGALITE ARITHMETIQUE
« LA » solution à cette difficulté politique majeure n’existe pas. Mais on peut ouvrir des pistes pour revivifier cette valeur de l’égalité car aujourd’hui, aux hommes la parole, aux femmes les dossiers
- un travail approfondi sur la parité et l’égalité dans la sphère politique nationale
- Présidence, ministères, Assemblée nationale
- Sénat et la composition des cabinets ministériels
- un environnement politique et parlementaire inclusif dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes parlementaires
- de nouvelles initiatives, notamment des mesures incitatives ciblées à l’intention des partis politiques
- des activités de sensibilisation et formation Faire en sorte que les budgets non attribués aux partis politiques qui n’ont pas respecté la parité Hommes/ Femmes soient utilisés pour aider les femmes qui souhaitent faire une carrière poli-tique. – le plafonnement du financement des campagnes. ?
- un statut de l’élu—(e) – en étudiant particulièrement celui de la femme
- un cadre réglementaire solide de lutte contre la discrimination et le harcèlement au sein du parlement, ainsi que des cadres juridiques efficaces au ni-veau national.
- Les quotas sont efficaces pour la parité numérique, mais sont-ils un outil pour l’égalité réelle ?
- Peut-on imaginer des quotas électoraux de femmes bien conçus, ambitieux et as-sortis de mécanismes d’application rigoureux
- La représentation du monde véhiculée par les médias audiovisuels a– t-elle une influence dans la prise de conscience des enjeux en termes d’égalité – Egalité des droits : garantir à tous un même ensemble de droits et de devoirs, Egalité des chances : garantir à tous les mêmes chances d’accès aux positions sociales, Ega-lité des situations : garantir l’accès effectif de tous aux biens et aux position sociales (égalité dans les faits, égalité réelle)
Un monde machiste Pragmatiques et intuitives, les femmes relèveront demain le défi de l'entreprise et de l'emploi, si notre société les intègre à égalité de pouvoir
L’émotion suscitée dans l’opinion publique par le renvoi – le mot n’est pas trop fort – de huit des femmes ministres et secrétaires d’Etat est à la mesure de la déception sans cesse grandissante, des hommes et des femmes de ce pays qui, attachés aux vertus démocratiques de la République et des principes de respect des libertés
PAR NICOLE BARBIN *
et de la dignité de l’individu qu’ils induisent;, sont de plus en plus en plus exas-pérés du constat de l’impuissance de nos dirigeants politiques à favoriser l’éga-lité entre les sexes, pourtant devenus, par la jurisprudence extensive de la Cour de justice des communautés européennes relatives aux articles du traité de Rome qui en traitent, un principe constitutionnel de l’unité européenne En écartant sans ménagement les femmes du gouvernement, il a été ainsi mis en lumière que leur désignation n’avait d’autre but que politicien , ce qui atteste, s’il en était besoin que, pour la classe politique – de quelque bord que ce soit, les femmes sont, en France, une tribu d’indiens, classée une fois pour toutes comme une race inférieure et qu’il convient de protéger, comme on le fait pour une minorité ethnique au nom des nécessaires règles de non discrimination. Mme Veil, qui est l’un des rares exemples de femmes ayant su surmonter les handicaps de ces comportements d’un autre âge – a dit fort justement que la faute la plus grande est sans doute de les avoir nommées (sans doute pour faire nombre) tout au moins si elles étaient à ce point incompétentes qu’il fallait quelques mois à peine après leur accession au gouvernement, les écarter au nom de l’intérêt supérieur de la France Les appellations peu flatteuses -insultantes même -dont elles ont été affublées (l’inventeur de l’expression « jupette » a sans doute voulu montrer qu’il avait de l’humour, alors qu’il n’a fait état que de sa bêtise) feraient monter le rouge de la honte au front de nos concitoyennes, si elles n’y puisaient la certitude qu’un combat s’impose désormais du même type que celui qui;, au XIXème siècle, a rassemblé la classe ouvrière et aujourd’hui encore, rend nécessaire le rassem-blement des minorités Elles auraient du reste dû le faire après le licenciement (là encore le mot n’est trop fort) de Mme Cresson
Pour une égalité réelle
Faudra-t-il qu’en France, et à la veille du troisième millénaire, on remette au goût du jour les suffragettes ou les autres violentes des années 70 aux Etats Unis, pour que, enfin, la classe politique masculine consente à ne plus consi-dérer avec condescendance les femmes qui se hasardent dans la politique et cessent de procéder par ironie, pas toujours de bon goût, en parlant d’elles ?
Bientôt dans un superbe élan de générosité et de sens civique qui se mani-festera, comme par hasard à l’occasion d’une échéance électorale décisive, on introduira des quotas, comme pour mieux marquer les limites de la réserve.
Alors il est urgent de prendre les mesures qui permettront une réelle égalité entre les sexes. Celle-ci ne peut naître de dispositions législatives sanc-tionnées pénalement (qui irritent plus les femmes qu’elles ne les rassurent) ou tel ou telaspect de la vie quotidienne, mais d’une réforme en profondeur des comportements, qui ne peut venir que de l’enseignement, en particulier de l’instruction civique, de la formation, de la culture, donc des pédagogues, des médias et de tous ceux, au premier plan desquels les politiques, qui doivent donner l’exemple
Les Français et les Françaises ont certes besoin de croissance économique et que soient réduits drastiquement les déficits publics et sociaux pour qu’ils puissent avoir accès à un droit constitutionnel fondamental, le droit au travail, il est légitime qu’ils puissent avoir accès à des revenus décents leur permet-tant l’accès à la société de consommation. Il est Et dans ces conditions, toutes les mesures qui seront prises pour y parvenir, y compris lorsqu’elles portent atteinte à des privilèges et heurtent les corpo-ratisme, doivent être approuvées, quelles que soit leur impopularité.
Mais ce dont l’être humain a le plus besoin pour vivre c’est de considération et d’enthousiasme. Le mépris de la classe politique envers les femmes ne peut qu’entraîner une dégradation de la société alors que la reconnaissance de leurs qualités fondamentales et complémentaires à celles des hommes ne peut que contribuer à organiser un monde moins agressif, plus humain, plus soucieux de prospective, en un mot moins bêtement machiste.
N.B. Présidente des femmes chefs d’entreprise Délégation Clermont-Ferrand Auvergne
L’égalité est un des droits fondamentaux issu de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen ainsi que de la devise de la France (Liberté, Egalité, Fraternité)
I L’égalité entre les sexes en est une manifestation, son efficacité passe donc par des recours à des moyens de la conjuguer avec d’autres domaines d’expression et sa plénitude dépend de la complémentarité avec les droits fondamentaux Ce qui précède vaut spécialement concernant la mise en oeuvre de l’égalité entre les sexes dans le domaine politique Ici s’exprime par excellence ces droits au travers des objectifs permettant de décliner la démocratie
II N’est pas discutable que les exigences légales en matière de quotas ont fait progresser l’égalité entre les sexes, notamment sur le terrain des activités politiques mais n’ont pas eu d’effet miracle ni sur les comporte-ments, ni sur la condition des femmes situées en bas des hiérarchies de pouvoir
Cela étant cette règle étant appréhendée pour elle- même et non en fonction de ce pourquoi elle a été conçue, on a tendance à se satis-faire de la réalité arithmétique en matière d’effectifs Par voie de conséquence, on se désintéresse du fond, c’est-à-dire l’égalité pourquoi et comment.
Plus fondamentalement, on se contente alors d’aborder la question dans ses aspects quantitatifs car la concrétisation de l’égalité dé-pend aussi – et peut être surtout – de la prise en considération du sujet sous l’angle du qualitatif
Les différences de caractère génétique entre l’homme et la femme, liées à leur morphologie ainsi que les périodes telles que celles de la procréation ou de la fonction dans les rapports avec les enfants mineurs affectent l’expression concrète de la vie politique et celle de la famille L’histoire comme la culture engendre des comportements différents qu’on ne peut gommer ni même réduire au nom de l’intérêt général
Les remarques ci-dessus doivent servir de base à l’édification d’une
égalité véritable fondée sur les conséquences des différences


